Transhumance 2022
Publié le 19 mai 2022 dans Les récitsBonjour, je suis Patou, un chien de berger, j’adore les transhumances et j’ai suivi celle du Cyclo Touchois. On m’avait dit qu’elle était particulière, ce fut le cas et je vais vous raconter…presque tout
Je me suis fait très discret pendant tout ce week-end, prêt à intervenir si besoin, mais finalement les bestioles touchoises ont tout géré, à leur façon bien sûr.
Un départ prévu samedi 14 mai à 7 H 30, des bestioles sont arrivées bien avant et d’autres juste juste à l’heure. Certaines ne connaissaient sans doute pas le lieu de rendez-vous car elles avaient un chauffeur qui les a déposées au bon endroit
Quand j’ai vu la composition du troupeau, j’ai été bien étonné de constater que dans la transhumance il n’y avait qu’un Mouton, d’habitude ça bêle de partout, là, je ne comprenais pas grand-chose à leur langage ! Mais le Mouton, je vais le surveiller de près !!
Que dire du berger, qui normalement est à la tête du troupeau avec un bâton. Ici le berger s’est installé confortablement dans une très belle bétaillère avec un falot sur le toit dans laquelle les bestioles ont mis des sacs.
Un troupeau bien discipliné, deux par deux sur une machine à deux roues et en dernier un engin qui avait aussi deux roues mais aussi deux animaux…Je me suis dit qu’à l’arrière, la position devait être très aisée puisque le pauvre bougre est obligé de faire tout le boulot, personnellement, j’aurais mis la feignasse dans le camion et pris un engin solo et le berger n’aurait pas été seul mais bon…
Un bourg les a intéressés bigrement, elles ont tellement aimé qu’elles y sont passées deux fois et puis aussi à un moment elles cherchaient un pont au loin et ne le voyaient pas et après ouf, elles l’ont trouvé « Le Pont de l’Ouen »
Dès fois, le berger, il passait devant le troupeau pour leur montrer le chemin ou sortait pour les prendre en photo et même une fois, hihihi, quand il est sorti, hop tout le monde était passé, c’était trop tard.
Elles se sont reposées vite fait une première fois dans la matinée puis plusieurs kilomètres après, pause déjeuner, là, elles ont pris les grosses boites mises le matin dans la bétaillère et se sont ravitaillées.
Après le repas de midi, retour sur les machines pour avaler encore des kilomètres, tout ça pour arriver à un pont et là …un immense lac comme j’en ai jamais vu en montagne , qu’il a fallu traverser pour rejoindre leur alpage … enfin, je suppose
Nous nous sommes retrouvés devant une grange à étages, sans doute le terminus, mais la litière n’était pas terminée alors les bestioles sont remontées sur leur vélo (j’ai enfin appris le nom de leur machine à roues !) et sont allées dans un abreuvoir. Je pense que l’eau du lac doit être polluée et qu’elles le savaient car elles sont allées directement s’assoir à l’ombre et ont demandé à boire dans des p’tits seaux. J’ai compris, en les regardant, qu’elles avaient beaucoup soif !!!
Au retour à la grange, deux autres groupes de transhumance sont arrivés et tout le monde à manger ensemble. Heureusement que les bestioles touchoises ont mis de l’ambiance parce que les autres ils n’étaient pas trop rigolos, ils devaient avoir mal à leurs papattes tandis que mes nouveaux amis étaient en pleine forme.
Après le repas, jeu de palets, elles disent…ça consiste à lancer des galets plats sur un carré et ça les faisait rire ou gueuler et celles qui ne jouaient pas, elles dansaient, même pas fatiguées !! La musique sortait d’une boite amenée par une bestiole…bien musclée des pattes
Moi, je commençais à bailler et j’attendais qu’elles se couchent bientôt….mais NON ! Elles sont retournées voir le lac (le vrai nom c’est mer, mais vous le saviez déjà) et là elles ont rigolé, chanté toujours en s’hydratant pour éviter les crampes, elles sont sérieuses et prennent soin d’elles je trouve !
Retour à la grange sous un clair de lune, toujours en chantant, elles sont solides quand même !!.. Elles sont rentrées dans leur case par quatre, ouf je vais pouvoir me reposer……….quoique, une des bestioles n’a pas voulu dormir avec les autres, ah mince, je vais la surveiller quand même. Je ne vous dirais pas où elle a dormi mais elle n’a pas tardé à tomber dans les bras de Morphée et moi aussi par la même occasion. Demain sera plus calme ! Bonne nuit
Le lendemain, 6H30, debout là-dedans, je pense rêver, normalement quand tu mets un jour pour aller dans l’alpage t’y restes quelques temps et ben là NON, elles repartent déjà !!
Petit-déjeuner pour tout le monde et comme la veille, elles ont remis les sacs dans la bétaillère, pris leur vélo et le chemin du retour en repassant le pont. Je me suis reconnu sur les premiers villages car c’étaient les mêmes que la veille puis ensuite le tracé était différent …
A un moment, j’ai eu l’impression d’être dans ma montagne car la route devenait « chemin « puis « sentier » et même je dirai « sente » car l’herbe poussait sur le milieu, ça valu un demi-tour, rien de plus
Et une autre fois, c’était le contraire la route était très très large et les voitures pouvaient rouler très très vite et bien figurez vous que les bestioles ont mis les gaz et ont roulé à 40 km/h sur quelques km, à la queue leu leu et personne ne bronchait, moi , j’avais du mal à suivre !
Il y en a un qui a pris le troupeau en charge pour traverser des endroits avec de la circulation, plein de ronds-points, de bâtiments, etc , où il n’était pas facile de s’y retrouver et personne ne s’est perdu. Puis le chemin est devenu plus calme et les routes connues des bestioles, la pancarte de LES TOUCHES est apparue, fin de la Transhumance…
La bétaillère a été vidée, chaque chauffeur est revenu chercher sa bestiole et tout le monde s’est à nouveau désaltéré, faut dire qu’il faisait bien chaud aussi !
Voilà la fin de mon week-end, je suis triste et reviendrai pour leur prochaine transhumance