Transhumance 2023

Publié le 17 mai 2023 dans Les récits
Nous y allons…

Non, PATOU ne vous a pas oublié les bestioles touchoises, j’avais coché dans mon carnet les 13 et 14 mai 2023 afin de revenir vous accompagner lors de la Transhumance.

Contrairement à l’année dernière, je pense que je vais décoder plus rapidement vos us et coutumes.

Je suis arrivé dès vendredi matin histoire de me reposer avant de vous suivre et je me suis allongé dans un p’tit chemin près du stade de foot. Vers 18 heures, j’entends parler et rire, je m’approche de la maison d’à côté et me félicite car il se passe quelque chose qui a rapport avec la Transhumance.

Des bestioles habillées en civil déposent des trucs et discutent probablement de la balade du lendemain…

J’ai cru comprendre qu’il y aurait 2 transhumances cette année, une grande et une petite, et que toutes les bestioles coucheraient dans la même grange. En attendant, c’est moi qui vais dormir…

Me voilà réveillé par le bruit !! Il y a une fête, je suis allé voir…y avait un apéro party aux Touches ce soir (inconnu pour moi) !! Le principe c’est de taper ton auge pleine de liquide contre une autre tout aussi pleine, et de la boire dans la bonne humeur avec des amis. Quand ton auge est vide, il faut la remplir à nouveau et re-tchiner ton auge, soit avec les mêmes amis, soit avec d’autres…je crois que si tu as beaucoup d’amis dans la fête c’est sans doute dangereux de tchiner* beaucoup (*Encore un nouveau mot pour moi).

À 7 heures samedi, ça bouge

Comme l’année dernière, une bétaillère pleine à craquer de valises et un berger au volant, une vingtaine de bestioles avec leur machine prête pour l’aventure, je reconnais la bestiole « le mouton »…elle n’a pas trop changé ! Je vais la surveiller…

Tout en bien organisé et pas de temps de perdu, le 1er départ est donné, j’attends le 2ème.

A 9 heures, le 2ème troupeau est prêt avec une bétaillère plus petite et la chance, c’est une bien belle bergère qui prend le volant pour surveiller les 11 bestioles.

Dans le groupe, je reconnais la machine à deux places…toujours la même feignasse derrière et le Grizzly, ils étaient là aussi l’année dernière.

Un départ pas très rapide, ça me va, pour la mise en jambes. Finalement je vais avoir moins de travail car elles sont moins nombreuses et c’est tant mieux car je préfère rester un peu avec la bergère…si je pouvais la ramener dans mes montagnes !! Trop bien, elle est tellement gentille qu’elle a mis un plateau à l’arrière de la voiture pour que je me repose tout en surveillant…

À Saint Mars la Jaille, une des bestioles remarque que c’est la première fois qu’elle vient jusque-là à vélo…et ben dit donc, elle va drôlement être dépaysée parce que Laval est encore loin.

Il y a beaucoup de vent ce matin et dans le nez, les moulins à vent turbinent à plein régime et je remarque que les moulins à paroles aussi. C’est rigolo, je ne comprends pas toutes leurs histoires (j’ai pas la réf…comme disent les jeunes) mais il s’en passe beaucoup de choses dans leur vie.

De temps en temps…silence car la pente est raide, longue et au loin on voit que la prochaine sera pire. Mais à force de monter, il faut bien redescendre quand même, alors là, c’est le moral des bestioles qui remonte (vous suivez ?) donc devinez quoi, les discussions reprennent, tout ça, dans la bonne humeur.

Ma nouvelle copine la bergère, elle est top, un p’tit coup de tutut par ci, ou par là pour prévenir quand une cabane sur roue dépasse le groupe. Et des fois, ce sont des très grosses machines qui nous doublent…Ah aussi, elle met des fois de la lumière mais ça ne doit pas fonctionner car ça éclaire, ça s’éteint puis ça éclaire à nouveau et hop ça s’éteint encore et ainsi de suite…J’ai oublié de lui dire…

Le midi, petite pause à Château Gontier, pour reprendre des forces.  Moi, j’en profite pour regarder de plus près ces cyclotes rigolotes… et je vois plein de jolies brebis aux pattes bien lisses, elles sont trop belles sans leur casque. La bergère envoie des signaux de fumée dès qu’elle descend de sa bétaillère, sans doute un code avec d’autres bergers…

Je regarde aussi où je mets les pattes car à chaque instant j’entends parler de…MA CROTTE, et j’vois rien mais je sais ce que c’est, alors méfiance.

Ah et aussi, y a une bestiole qui a les pattes toutes fraîches rasées, comme les brebis, qui fait pipi dans le torrent…enfin, elle essaye. A mon avis, c’est pas une très bonne cachette car en face, il y a un pont avec beaucoup de voitures (encore un nouveau mot qui désigne les cabanes à roues).

L’arrivée à la pancarte de Laval a suscité un moment de cris de victoire et de fierté, c’est le lieu du bivouac et personne, à part moi, n’a voyagé avec la bergère. BRAVO

Récupération qu’elles disent…ça leur fait du bien

Le premier groupe arrive plus tard, avec un berger à vélo venu le guider jusqu’à la grange. Celui de la bétaillère avait déjà de l’occupation car, deux bestioles sont montées avec lui, leurs papattes en feu sans doute.

Retrouvailles dans la joie et la bonne humeur. Des cases de deux bestioles sont attribuées pour la nuit, et j’ai compris que certaines bestioles n’avaient pas le choix de leur camarade de litière. Repas, palets et réhydratation.

Je ne veux pas dénoncer mais vendredi soir à l’apéro party des Touches, il y avait plusieurs bestioles à tchiner à la fête, j’en reconnais certaines !

Y a encore du boulot demain et les premières bestioles vont se coucher dans une litière bien moelleuse. Comme l’année dernière, quelques bestioles ont sans doute des fourmis dans les papattes, elles se sont aventurées pour découvrir les alentours.

Moi je suis un peu triste ce soir car la bergère m’a ignoré…elle ne m’a pas choisi pour partager sa case ! Alors j’ai dormi au pied de l’escalier.

Dimanche matin, pas de fainéants, les bestioles sont toutes à l’heure pour le petit déjeuner. Toutes les valises sont chargées de nouveau et comme la veille, 2 groupes sur le retour.

Je remarque que certaines bestioles qui ont partagé la même case et qui ne repartent pas ensemble se bisouillent…sauf une, qui cherche désespérément sa moitié. Mais cette dernière est partie se reculotter alors il est parti rouler sans son baiser.  Quand cette dernière, bien culottée est revenue, son brave chevalier l’a abandonné, dépitée de son bécot manqué, elle a envie de pleurer. Ces coéquipiers lui ont proposé de remplacer son beau chevalier mais elle s’en est offusquée et a refusé.

Le chemin du retour est très semblable à celui de l’aller, …montées, descentes, mais toujours dans la bonne humeur, même quand ça picote. J’ai compris qu’il y avait une mouette dans ce groupe, je l’ai regardé, je dirais plutôt que c’est une mouette à mi-temps, ben oui, pour s’envoler, elle s’envole mais que dans les descentes, et dans les montées, elle est courageuse, elle se sert de ses ailes pour pédaler mais ça va moins vite.

Un p’tit arrêt dans la matinée pour se ravitailler, un vélo de mis sur le plateau et une bestiole fera les derniers kilomètres avec la bergère. Mais je me rappelle, je crois bien que c’est la bestiole qui n’était jamais venue jusqu’à Saint Mars la Jaille !! Ben dit donc, elle en a fait quand même du chemin, c’est bravo !

La pancarte des Touches annonce la fin d’un périple, quelle fierté d’avoir roulé 215 km dans le week-end, un premier exploit qui semblait inatteignable il y a encore quelques mois !! Pour le 1er groupe, c’est plus de 300 km à l’arrivée !!

L’année prochaine, j’ai entendu qu’il y aurait une autre transhumance, si c’est le cas, je ferai sans doute encore partie du voyage.

Reposez-vous bien

Ah j’allais oublier, comme dans toutes les histoires qui se terminent bien, le brave chevalier a retrouvé sa belle et lui a roulé la pelle tant attendue…

V’ot Patou

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